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Père Yannick Lallemand



Il a porté la main

Le père Yannick Lallemand



Né en 1937, le père Yannick Lallemand confie avoir eu sa vocation religieuse vers l’âge de 10 ans : "Ce fut un choc pour mon père quand ma mère lui a fait part de mon projet de devenir prêtre. Il était lui-même militaire, et rêvait que je devienne officier de marine. Mon frère aîné avait été tué en Algérie alors qu'il servait chez les parachutistes". Il finit par obtenir gain de cause et entre au séminaire de Poitiers. Il interrompt ses études religieuses pour satisfaire à ses obligations militaires et sert en qualité d'officier de réserve dès juillet 1958.

Il sert pendant presque trois ans en Algérie comme chef de section dans un commando de chasse au sein du 22e Régiment d’infanterie. À la fin de son service, il retourne au séminaire, tout en ayant obtenu le grade de lieutenant de réserve et mérité deux citations.


Baptème de paroissiens tchadiens

FIN D’ÉTUDES ET ENGAGEMENT MILITAIRE 

Lorsqu'il est ordonné prêtre à Châtellerault, il annonce à son évêque qu'il ne servira que pendant cinq ans au diocèse, et qu'il deviendra ensuite aumônier militaire. Ce n'est qu'au bout de six ans, en 1970, qu'il rejoint ses premières affectations puisqu'il sera chargé des 7e et 13e Bataillon de chasseurs alpins, se déplaçant sans cesse entre  Bourg-Saint-Maurice et Chambéry. Le père Lallemand est affecté ensuite dans les parachutistes, à Carcassonne, au 3e RPIMa en 1972.

PREMIERS CONTACTS AVEC LA LÉGION

En 1975, il rejoint la Corse où il ira à la rencontre des deux unités de Légion présentes sur Pile : le 2e RE et le 2e REP qui stationnent alors entre Calvi, Corte et Bonifacio. Là, il enchaîne les mission avec les légionnaires en Guyane et à Djibouti. Point d'orgue, il participe à l’opération Bonite qui mène le REP à Kolwezi, en mai 1978. Compagnon d'âme discret du colonel Erulin, il est un consolateur inlassable des blessés tant militaires que civils.

LE DOULOUREUX ÉPISODE DU DRAKKAR

Affecté au 1er Régiment de chasseurs parachutistes, le régiment de son frère tué en Algérie, il part au Liban en 1983. "Nous avons débarqué à Beyrouth sur une plage à partir de chalands, l'aéroport ôtant fermé à cause de la guerre". Dans la capitale libanaise, les paras s’installent dans les immeubles à moitié détruits. 

Le père Lallemand fait la tournée des postes avancés : "J'aidais à remplir les sacs de sable pour protéger les bâtiments. Le dimanche, j'allais dire la messe dans un poste ou dans un autre". Le 23 octobre 1983, le padre est au PC du régiment quand retentissent deux énormes explosions : la première en direction de l'aéroport, où sont stationnés les Marines américains. La seconde, quelques minutes plus tard, provient de l'immeuble du Drakkar, où sont déployés les parachutistes français. Deux voitures suicides lancées par une milice dont on ignore encore le nom ont frappé les contingents occidentaux. Il participe alors pendant plusieurs jours aux secours des parachutistes ensevelis dans les décombres. Cette douloureuse expérience le marque à vie.

I Chef de section "Kimono  JC” 
commando de chasse, 22" R11959

Sur les décombres de Beyrouth en 1983 - Drakkar



Les accompagnants


Le Père Lallemand remontera seul la voie sacrée, sans accompagnateur autres que les pionniers qui lui ouvriront le chemin de leur pas mesuré. Le général l'a souhaité ainsi, que "Monsieur Légionnaire"soit incarné par quelqu’un qui a cette vocation de penser l'homme en toute humilité et en dehors de tout préjugé, ce qui est l'ontologie même de la Légion étrangère.


Pour autant, le Père Lallemand, a souhaité faire ce chemin sous le regard exigeant de trois personnes de son cercle d'amis : le capitaine Diego Tapia, le major (er) Richard Charpentier et le caporal-chef Dinis Guedes, tous légionnaires. Ils seront non pas les accompagnateurs traditionnels, mais les servants qui assisteront le Padre dans ce cérémonial majestueux de Camerone.


Capitaine Diégo Tapia 

Diégo Tapia voit le jour le 15 mai 1979 a Jujuy en Argentine. Il s’engage à la Légion étrangère en 2004. Après son instruction initiale, il rejoint le 2e Régiment étranger de génie à Saint-Christol d’Albion et va gravir tous les échelons jusqu'au grade de sergent-chef lui permettant d'accéder à la fonction d’équipier commando montagne. Il accède par concours au corps des officiers des armes et à l'issue de sa formation en Division d'application du génie, il est affecté au 4e Régiment étranger comme chef de section d’engagés volontaires à Castelnaudary. De 2018 à 2021. Il retourne au 2e REG en qualité de chef de section d’aide au déploiement. De nouveau affecté au 4e RE depuis 2021, le capitaine Tapia occupe désormais la fonction d’officier adjoint à la 2e compagnie d’engagés volontaires. Il a été projeté en mission à Djibouti  (2005 / 2006 / 2008 / 2009), en Côte-d'Ivoire (2007), en Afghanistan (2010), en Guyane (2020). au Mali (2021) mais aussi en Norvège (2007 et 2014) et au Tadjikistan (2012).

Le capitaine Tapia est titulaire d’une citation à l’ordre de la brigade avec attribution de la croix de la Valeur militaire.

Major (er) Richard Charpentier 

Richard Charpentier naît le 24 février 1958 à Forbach en Moselle. Engagé volontaire en avril 1975 au titre de la Légion étrangère, il rejoint Bonlfacio pour y suivre son instruction initiale. Affecté au 2e Régiment étranger de parachutistes en septembre de la même année, il y restera 13 ans et quittera la Corse avec le grade d'adjudant. Affecté au 3e Régiment étranger d'infanterie en octobre 1988 comme chef de section à la "333" il prendra, deux ans plus tard, la direction de Castelnaudary pour servir au 4e Régiment étranger avant d’être affecté au Détachement de Légion étrangère de Mayotte, à la 13e Demi-brigade de Légion étrangère et au COMLE où il occupera les fonctions d’aide de camp du général Alain Bouquin. De retour au 4e RE en 2011, il fera ses adieux aux armes en juillet 2019 après plus de 44 années de service. Il a été projeté six fois à Djibouti, deux fois en Centrafrique et deux fols au Tchad. Il a aussi été en mission au Liban et a participé à l'opération Bonite à Kolwezi dans la section du lieutenant Puga et sous la protection du Père Yannick Lallemand.

Chevalier de la Légion d’honneur, médaillé militaire et chevalier de l’ordre national du Mérite, le major (er) Charpentier est titulaire de deux citations à l'ordre du régiment.

Caporal-chef José Dinis Guedes

Né le 2 novembre 1959 au Portugal, José Dinis Guedes s’engage à la Légion étrangère le 3 juillet 1984. À l’issue de sa formation initiale au 4e Régiment étranger à Castelnaudary, il rejoint le 2e Régiment étranger de parachutistes à Calvi. Il est promu au grade de caporal-chef le 1er avril 1990. De 1991 à 1993, il est affecté à la 13e Demi-brigade de Légion étrangère à Djibouti. À son retour en métropole, il rejoint le 1M Régiment étranger à Aubagne en 1993 avant de retourner au REP en 1994. De 1996 à 1998, il sert au 5e Régiment étranger en Polynésie française. A l'issue de ce séjour, il retourne à Calvi. En 2003. il est affecté au 1er RE et rejoint le Commandement de la Légion étrangère en 2005. De 2006 à 2008, il sert au détachement de Légion étrangère de Mayotte. De retour en France, il rejoint le COMLE en 2008. Depuis 2016, il est affecté au 1er Régiment étranger et sert au sein de l’institution des invalides de la Légion étrangère. Il a été projeté en république Centrafricaine en 1985, 1986, 1989 et 1994 / 1995, au Tchad en 1987 et 1988 / 1989, à Djibouti en mission de courte durée en 1990 / 1991 et 2001, en Ex-Yougoslavie en 1995 / 1996 et au Gabon en 2000 / 2001.

Médaillé militaire, le caporal-chef Dinis Guedes est titulaire de la médaille d’or de la Défense nationale.

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Documents PUBLICS

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Plaque à l'entrée du musée de la Légion Etrangère - lien